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De Notre-Dame de Livry, il ne subsiste plus rien. L’abbaye, dont les origines remontent au XIIe siècle, a connu une vie monastique de premier plan jusqu’à la Révolution. La célèbre marquise de Sévigné appréciait beaucoup l’endroit.

Construite en 1197, l’abbaye fut fondée par le roi Philippe-Auguste pour honorer la mémoire d’un des membres de la famille Garlande, seigneurs de Livry. Elle fut consacrée par l’évêque de Paris en 1197. Les religieux avaient pour mission de garder le tombeau des Garlande et priaient Dieu pour le repos de l’âme de ce seigneur. La vie monastique était partagée entre l'étude, la psalmodie, le travail manuel, l'obéissance, et la pauvreté Une quarantaine d’abbés se succédèrent jusqu’à la Révolution.


Le plus célèbre maître des lieux fut l’abbé de Coulanges, de 1664 à 1687. Célèbre grâce aux récits de sa nièce encore plus célèbre, Marie de Rabutin Chantal, ou marquise de Sévigné. Elle séjourna à l’abbaye surtout à partir de la mort de son mari en 1651.


Le 2 novembre 1789, l’assemblée constituante vote la mise à disposition de la nation des biens du clergé. Fin 1790, l’abbaye est vendue. Parmi les nouveaux propriétaires figure Robert-Guillaume Dillon, qui sera maire de Livry de 1805 à 1815. En 1797, il fait démolir la chapelle et transforme les bâtiments de l’abbé et des moines en maison de campagne.


En mars 1814, l’abbaye est dévastée par les armées étrangères. En 1842, la propriété est achetée par l’amiral Jacob, ancien ministre de la marine de Louis-Philippe.

Un projet de station thermale

A sa mort en 1854, l’abbaye passe aux mains de son légataire universel Robert de Vey, maire de Livry de 1859 à 1871. Dès 1865, soucieux du développement de la commune, il vend une grande partie des terres à la Société de Sévigné-les-Eaux. Il espère en effet que l’exploitation de quatre
sources sulfureuses va faire de Livry une station thermale.

La guerre de 1870 cause de grands dommages. En 1880, le père Vincent de Paul Bailly lance des travaux de reconstruction. Une nouvelle chapelle est édifiée, le cloître est reconstruit. L’abbaye est entourée d’un vaste parc parsemé d’étangs.


Elle est rachetée par le docteur Paumgartner en 1910. Le projet de station thermale étant toujours d’actualité, il démolit une partie des anciens bâtiments et transforme les façades et la chapelle dans un style casino. Mais le projet est enterré en 1912. Pendant la guerre, l’abbaye sert
de caserne aux troupes françaises. Après les soldats, ce sont les vagabonds qui s’installent.
Les bâtiments sont en ruines, le parc laissé à l’abandon. La propriété est vendue à la société Bernheim et fils en 1923 et le lotissement de l’ensemble commence.


En 1924, un entrepreneur de maçonnerie achète un lot de 17 hectares. Le fabricant de plumes et crayons Sermajor achète quant à lui un lot constitué de bâtiments. Ceux-ci sont transformés en usines. Les derniers restes de ces bâtiments sont démolis dans les années 60 pour laisser la place à un ensemble immobilier. Aujourd’hui, le lac de Sévigné est le seul vestige de l’abbaye Notre-Dame de Livry.

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